Vous voulez des agents secrets ? Des femmes dénudées ? Des flingues ? Du sexe ? De la baston ? Vous n’aspirez qu’à vous venger du terrorisme ? Disons que, “il faut lire O.M.W.O.T. Prédateur de la terreur de Benjamin Marra” ! Un comix bien badass paru en juin dernier chez Les Requins Marteaux, ne le manquez surtout pas ! En plus, pour l’éditeur alternatif, c’est la première publication d’une bande dessinée américaine.
Après des études à l’École des Arts Visuels de New-York où il reçoit les enseignements de David Mazzuchelli et côtoie Dash Shaw, Benjamin Marra séjourne à Florence pour apprendre la peinture. Il dessine avec Darick Robertson sur Space Beaver, fait un Strange Tales pour Marvel Comics, puis vend des illustrations à Playboy, Rolling Stone et The New-York Times. Depuis 2008, Benjamin Marra survole la bande dessinée underground étasunienne, il autopublie des bijoux tels que Night Buisness (Traditional Comics, 2008), Gangsta Rap Posse (Traditional Comics, 2009), The Naked Heroes (Traditional Comics, 2011), Ripper & Friends (Traditional Comics, 2012), Blades & Lazers (Traditional Comics, 2013), jusqu’à O.M.W.O.T. en 2014, publié donc cette année en France, et dont la lecture a été brève mais intense, acerbe mais suave, plastique mais disparate…
O.W.M.O.T. acronyme de “One Man War On Terror”, c’est l’histoire d’un mec seul, en guerre contre le terrorisme international. Et c’est un dur de dur cet homme-là, fort comme Sylvester Stallone, agile comme Jason Statham et beau comme Leonardo DiCaprio. Parce qu’au-delà d’une obscure histoire d’attaque informatique, de renversement du gouvernement des États-Unis et d’occupation terroriste, O.M.W.O.T. transpire l’amour. Comme le héros dégage une sensualité magnétique, de nombreux personnages en sont victimes et le récit se rythme de divers coïts virulents – et nécessaires – qu’il pilote1 avec brio. Tout le monde y passe : hommes, femmes et transsexuels2.
En outre, O.M.W.O.T. contient aussi maintes scènes d’actions. Le visionnage d’un film du genre permet de libérer bon nombre d’émotions réprimées, tout comme la lecture de l’histoire de Benjamin Marra permet au récit de devenir un véritable défouloir imaginaire. Énergique, rapide et efficace, la narration passe du drôle à l’addictif. Les dessins se situent dans la veine des grands noms américains comme Jack Kirby, Jim Steranko, Tom Gill, Marie Severin, Paul Gulacy, John Romita Sr., Herb Trimpe et Spain Rodriguez : celles et ceux qui lisent des comics depuis longtemps s’y retrouveront donc ! Ensemble, le style rétro et les thèmes actuels de la bande dessinée underground fonctionnent à merveille. Une fois de plus, le pop art est à l’honneur, et voir les influences de Roy Lichtenstein, James Rosenquist et Andy Warhol, au cœur d’un récit ultra-violent3, absurde et pittoresque, est plus que jouissif.
Dans le contexte actuel, O.M.W.O.T. est un véritable exutoire. Benjamin Marra ne passe pas par quatre chemins et met en place une vengeance directe et sans pitié. Évidemment, une critique politique des États-Unis est tissée en deçà du récit, en toile de fond, mais elle n’enlève rien au plaisir qu’il procure.
Baston, baise, drolitude et vendetta : tous en librairie !
O.M.W.O.T. Prédateur de la terreur © 2016, Les Requins Marteaux, Benjamin Marra
26×17 – 112 pages – Broché – Quadrichromie
16€
1 Il s’agit ici d’une référence direct au récit, lorsque le héros d’O.M.W.O.T. sauve un Boeing du crash tout en ayant un rapport sexuel avec l’un des stewart de l’équipage…
2 Pour des raisons de décence, les planches présentant ces scènes ne peuvent être présentées sur ce site. Si vous souhaitez en savoir plus, allez donc en librairie pour feuilleter l’ouvrage, ou même l’acheter ! Sinon, une recherche Google peut aussi permettre de trouver lesdites planches, vils coquins !
3 La violence mis en place dans le récit de Benjamin Marra rappel évidemment l’utra-violence d’Orange Mécanique, film incontournable du célèbre Stanley Kubrick.
Trois articles de référence :
– O.M.W.O.T. de Benjamin Marra, de Jessie Bi pour du9.org,
– « O.M.W.O.T. » par Benjamin Marra, de Cecil McKinley pour bdzoom.com,
– et “ O.M.W.O.T. ” de Benjamin Marra : un monde en quête de sauveur, de Stéphane Beaujean pour lesinrocks.com.