Que les alarmes retentissent, que les mégaphones soient sortis, que les portes coupe-feu se ferment, la bande dessinée est à la mode !! Il y a toujours de l’affluence au fibd, et de plus en plus chaque année, mais pour cette 43ème édition il y a du monde, beaucoup de monde. Peut-être que c’est parce qu’on est samedi, ou c’est à cause de la venue de Katsuhiro Otomo, ou bien c’est simplement que la bd est de plus en plus dans l’air du temps.
C’est un constat frappant lorsqu’on descend l’avenue de Cognac, du haut d’Angoulême vers les quais de Charente. Ce parcours permet d’aller d’expositions en expositions : on passe de « Grapic Babel » de la Maison des auteurs, au Vaisseau Moebius avec « Nébuleuse » et « Risographie » puis à l’exposition « L’art de Morris » du Musée de la bande dessinée. La première est peu visitée car le lieu n’est pas bien indiqué et peu connu ; le second endroit commence à attirer sérieusement les visiteurs du festival ; enfin, l’exposition du Musée de la bd – avec une scénographie très soignée et (enfin) un aspect ludique pour les publics jeunes – concentre un nombre très important de visiteurs.
Graphic Babel présente le travail des auteurs en résidence à la Maison des auteurs, mettant en avant les différences de leurs origines géographiques et de leurs influences. Nébuleuse est un projet transversale qui lie la bande dessinée à différents médias et ces différents médias à la bande dessinée. L’art de Morris reprend le travail de Maurice de Bevère à travers ses réalisations dans Spirou, Pilote, le Journal de Tintin et Pif Gadget, allant jusqu’à exposer les jouets qu’il créait lui-même.
La bande dessinée a toujours été mainstream, et tant mieux si le public se tourne à nouveau vers elle. Le 9ème art est en quête de reconnaissance depuis longtemps et il la mérite bien. Au milieu de cette énorme affluence il reste des lieux peu, ou moins visités : il faut noter la fabuleuse exposition du Musée d’Angoulême (musée d’histoire naturelle) qui abrite Interduck. Le but de ce collectif est simple, reprendre le plus d’oeuvres cultes et y insérer…des canards ! En plus d’être prolifiques dans leurs détournements, ils piègent le musée en incrustant leurs oeuvres un peu partout.
Avec les oeuvres d’Interduck on sort un peu de la bande dessinée. Ou est-ce la bande dessinée qui intègre un autre support ? Qui sort d’elle-même ? En tous cas c’est rafraîchissant, intéressant et absolument pas condescendant ! De la franche rigolade quoi !