Remerciements à David Neau !
« Art narratif et visuel, la BD produit un sens au moyen d’images qui entretiennent une relation séquentielle en situation d’existence dans l’espace, avec ou sans texte »1. Cette définition m’a été offerte par David Neau, un scénariste et dessinateur transmédia en plein essor, qui tient notamment un blog sur lequel il est possible de voir ses nombreux strips (2 à 3 par jour !), portant sur les aventures d’un homme ordinaire nommé Zeda.
Cette définition est très bien, puisqu’elle est claire. Comme celle de B. Peeters, que j’ai utilisée dans les deuxième et troisième parties du Prés en Bulles, même si cette dernière est plus détaillée, plus complexifiée, les deux se rejoignent, à travers l’exposition des caractères fondateurs de la bande dessinée :
- le récit, la narration, la fabula !
- l’image, les images, et leurs »attachements » réciproques…
- la séquentialité, le découpage, mis en place dans l’espace (pas celui des cosmonautes, non non !),
- la question du texte, qui était, est et restera, sans doute, problématique très longtemps. J’en parlerai également dans la suite de mon mémoire.
Aâma
Bref, cette définition me plait bien, merci David Neau ! D’ailleurs, et pour parler un peu d’une bande dessinée qui utilise à merveille tous ces caractères fondateurs, il faut citer Aâma. Publiée en 2011 chez Gallimard (pour le premier tome), la série obtient le Fauve d’Angoulême 2013 – Prix de la série. Son auteur Frederik Peeters, emploie tout son savoir pour créer quelque chose de vraiment unique. Alors certes, il n’est pas question de révolutionner le média, mais l’histoire, l’univers, et l’iconographie sont simplement l’exposition d’une inventivité géniale ! La narration est simple : il s’agit de la remémoration du héros Verloc Nim, que l’on retrouve amnésique au début du premier tome et qui, via son journal qu’un robot-singe nommé Churchill lui remet, va peu à peu retrouver la mémoire. Vivant en marge d’une société ultra-technologique, Verloc a été recruté par son frère Conrad pour l’aider à chercher Aâma sur Ona (Ji), une lointaine planète.
En fait, Aâma c’est juste du jamais vu ! Que ce soit au niveau du scénario que j’ai évoqué plus haut (mais qu’il reste à lire intégralement !), et particulièrement au niveau visuel : de la maladie de Bern marquant les visages de ceux qui là contractent, au vaisseau extraordinaire de Conrad Nim, en passant par tout ce que développe Aâma dans les décors désertiques de la planète Ona (Ji). Et encore, je n’ai pris que des exemples tirés du premier tome (et vous pouvez les voir ci-dessous)… Le deuxième tome, sorti en octobre 2012, donne l’impression que Frederik Peeters double la mise, puis le troisième volet, sorti en octobre dernier, offre à l’envie, au sens, à la réflexion et à l’imagination un horizon inégalé. Quand on sait que le quatrième et dernier tome sort cette année – ce qui est annoncé par l’auteur dans son blog – des frissons d’excitation doivent parcourir de nombreuses colonnes vertébrales…
Pour finir, je dois dire que pour vraiment apprécier Aâma il faut aimer la science-fiction, simplement parce que c’est un superbe renouveau du genre. Vous pourrez également retrouver Frederik Peeters au 41ème Festival International de la Bande Dessinée à Angoulême, au stand Gallimard. Après la quatrième partie du Prés en Bulles qui sera postée la semaine prochaine, et comme je vais moi aussi au Festival, je publierai quelques articles sur cet événement (dont vous pourrez vous délecter !).
1 Miller Ann, Reading Bande Dessinée, Bristol-Chicago, Intellect, 2007, p. 75 (traduction de Thierry Groensteen)
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@Neirdayaniv en effet Aama est une excellente série SF