– les absents ont toujours tort –
Les lauréats du FIBD sont dévoilés, la 44e édition a été à la hauteur de toutes les attentes après le fiasco les tracas de l’an dernier. Malheureusement je n’étais pas à présent… Arpentant les pavés du festival angoumoisins depuis quelques années déjà, c’est un rituel auquel je n’ai pas pu m’adonner pour cette édition.
Malgré mon absence, je pense ne pas avoir tort si j’écris que les festivités sont vraiment bien déroulées. Quoi de plus approprié qu’un obélisque – excepté toute symbolique phallique – pour graver le nouveau départ que doit prendre le 9ème art en Nouvelle Aquitaine ?
– classiques –
Entrons dans le vif du sujet avec le Fauves d’or et les Prix « classiques », si l’on peut dire. Les récompensés sont les suivants :
- Pour le Fauve d’or, prix du meilleur album, Paysage après la bataille, d’Éric Lambé et Philippe de Pierpont (29€, Fremok/Actes Sud). Roman graphique à propos du deuil, et dont le thème n’est pas sans rappeler celui du Prix de la série…
- Pour le Prix spécial du jury, nous avons Ce qu’il faut de terre à l’homme de Martin Veyron (19€99 Dargaud), une fable librement inspirée du conte éponyme de Léon Tolstoï.
- Pour le Prix de la série vient Chiisakobé de Minetarō Mochizuki (quatre tomes à 15€/pièce, Le Lézard Noir), l’adaptation d’un roman de Shūgorō Yamamoto, un drame romantique à propos duquel j’avais écrit un article en juillet 2016. Comme pour le Fauve d’or, la thématique de la repentance face au deuil est un sujet central.
- Le Prix de la révélation est décerné à Mauvaises filles d’Ancco, autobiographie d’un coréen du sud pris dans un dans une réalité plus que glaçante (20€50, Cornélius).
- Le Prix du patrimoine revient à l’œuvre de Kazuo Kamimura, Le club des divorcés (18€, Kana), l’histoire du Japon des années 70, vu par les yeux d’une femme devenue maquerelle pour nourrir sa fille.
- Évidemment, pour le Prix jeunesse, récompense La jeunesse de Mickey par Tebo (17€, Glénat), la mise en page française d’une classique souris américaine !
– sponsorisés –
Voici maintenant l’attribution des Prix sponsorisés officiellement par des partenaires du FIBD :
- Le Prix du public [Cultura] est attribué à L’homme qui tua Lucky Luke de Matthieu Bonhomme (14€99, Dargaud). J’ai eu une entrevue avec Matthieu Bonhomme en juin 2016, dans laquelle il parle un peu de cet album où on apprend comment Lucky Luke a arrêté la cigarette…
- Le Prix du Polar [SNCF], est donné de façon évidente à L’été Diabolik d’Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen (Lucky Comics). Cette biographie pop art au goût de tabou familial a déjà été récompensée par le Prix Ouest France Quai des Bulles (Saint Malo) et le Prix Fnac 2017 (ça doit être vraiment bien dit donc !).
– underground –
Mes préférés, les Prix attribués au travail d’indépendants sacrément libres :
- Le prix de la bande dessinée alternative (pour les enfants ici) est décerné au mensuel Biscoto (4€, Association Biscoto Édition), le journal plus fort que costaud !
- Le Prix « Couilles au cul » du Festival Off est donné à Ramiz Erer pour « rappeler la situation difficile que vivent en ce moment les dessinateurs de presse turcs [ainsi que] pour rendre hommage au courage de cette dessinatrice et à son combat pour la cause des femmes«
– renom –
Pour finir, les Prix d’œuvres de renom :
- Le Grand Prix de la ville d’Angoulême va à Cosey pour l’ensemble de son oeuvre. Initié par Derib, il a notamment contribué aux magazines Spirou et Tintin. Dans ce dernier, il a pu installer sa série mythique Jonathan.
- Le Prix René Goscinny du scénario est attribué à Emmanuel Guibert pour l’ensemble de son oeuvre également. Auteur complet, il exerce en compagnie de Christophe Blain, Joann Sfarr, Fabrice Tarrin et Émile Bravo sur la revue Lapin notamment, jusqu’à offrir des récits comme La Guerre d’Alan ou Sardines de l’espace.
– 13 Prix –
Treize distinctions décernées sur quatre jours de festival. Qui dit mieux ?
Pour rappel, une interview avec Matthieu Bonhomme est publiée sur le site, ainsi qu’une review sur Chiisakobé de Minetarō Mochizuki. J’espère continuer mes lectures hebdomadaires (plus vraiment hebdomadaires d’ailleurs…), mais le temps manque un peu. Une review sur l’œuvre d’un auteur classique de comics devrait paraître sous peu.
En espérant être à Angoulême pour le 45ème FIBD ! Kowabunga !
Trois articles de référence :
– Angoulême. Le palmarès du 44ème festival, pour letelegramme.fr,
– Le palmarès du Festival d’Angoulême 2017, pour franceinter.fr,
– L’OBÉLISQUE DU PARVIS DE LA GARE INAUGURÉ PAR TOUTATIS !, pour charentelibre.fr